1. Qu’est-ce qu’un·e psy/thérapeute « situé·e » ?
Un-e psy/thérapeute situé-e est d’un·e professionnel·le qui reconnaît que la neutralité absolue n’existe pas, et que toute relation thérapeutique s’inscrit dans un contexte social, politique et culturel.
Cela implique de prendre en compte les discriminations systémiques (sexisme, racisme, LGBTQIA+phobies, validisme, âgisme…) et de veiller à ne pas les reproduire dans l’espace thérapeutique.
Ma pratique de Gestalt-thérapeute s’appuie sur ces valeurs humanistes.
2. Pourquoi est-ce important ?
Trop de personnes hésitent encore à consulter un·e psy par crainte :
- de voir leurs réalités niées ou minimisées,
- de subir des propos ou attitudes discriminantes,
- de vivre une forme de « double peine » : souffrir de violences systémiques à l’extérieur, puis ne pas être crues ou comprises dans l’espace censé les aider à se reconstruire.
3. Une approche consciente et engagée
Une pratique située, c’est donc :
- reconnaître que les oppressions vécues ont un impact direct sur la santé mentale,
- proposer un espace aussi « safe » que possible, adapté aux besoins spécifiques de chacun·e,
- respecter les identités, les vécus, et les réalités socio-culturelles des patient·es, sans les réduire à des diagnostics déconnectés de leur contexte.
4. Un engagement à se former et se remettre en question
Être thérapeute situé·e, c’est aussi :
- se positionner en conscience face à ses propres privilèges,
- continuer à s’informer et à se former,
- accueillir la parole des patient·es sans jugement, en leur offrant un espace de parole sécurisant pour questionner, déconstruire et développer leur pouvoir d’agir.
5. Un féminisme comme base de travail
L’approche thérapeutique féministe prend en compte les oppressions multiples — liées au genre, à la race, à la classe, à l’orientation sexuelle, à l’apparence, au handicap ou encore à la neuroatypie — et leurs impacts profonds sur la santé mentale.
Plus les oppressions se croisent, plus le risque de vivre des violences, des discriminations, de l’anxiété, une dépression ou une faible estime de soi augmente. Ces symptômes sont souvent des réponses compréhensibles à un environnement oppressant.
L’objectif n’est pas de minimiser ces souffrances, mais de ne pas les pathologiser à tort : les replacer dans leur contexte permet de redonner du pouvoir aux personnes concernées, en les déculpabilisant.
6. Et les hommes dans tout ça ?
La thérapie féministe ne s’adresse pas qu’aux femmes. Elle peut être précieuse pour les hommes qui souhaitent questionner les injonctions à la virilité, à la performance, l’interdiction d’exprimer leurs émotions, le rapport à la paternité et la parentilité.
En prenant conscience de leurs privilèges, les hommes peuvent construire des relations plus saines, plus égalitaires, plus douces. C’est un chemin de libération pour tout le monde, et un pas important vers un mieux-être partagé.
En résumé :
C’est une posture professionnelle et éthique, fondée sur l’écoute, la réflexivité et le respect des réalités sociales qui façonnent le psychisme et les trajectoires de vie. Un pas essentiel vers une thérapie vraiment inclusive et émancipatrice.