Qu’est-ce que l’attachement ?
La théorie de l’attachement est un champ de la psychologie qui s’intéresse aux interactions entre l’enfant et son environnement (les parents). Ces interactions ont un impact sur la confiance en soi, l’estime de soi et sur la régulation du stress.
L’impact d’un attachement sécure agit sur l’ensemble de la vie d’une personne.
Nicole Guédeney est pédopsychiatre, spécialiste de la théorie de l’attachement. Dans une conférence donnée à la Cité des Sciences, elle a présenté les grandes lignes de la théorie de l’attachement.
La théorie de l’attachement est une théorie des besoins émotionnels des bébés. Quand la figure d’attachement répond aux besoins émotionnels de l’enfant, ce dernier se sent mieux et peut se calmer. Dans la théorie de l’attachement, les caprices et le “cinéma” n’existent pas.Dès le début de sa vie et au long de celle-ci, toutes les situations de détresse dans le monde intérieur ou extérieur de l’enfant déclencheront des comportements d’attachement. Les situations de détresse dépendent de l’environnement ou des sensations de l’enfant (par exemple, une dent qui perce).La théorie de l’attachement est d’abord une théorie spatiale et physique. Au fur et à mesure du développement de l’enfant, il pourra se contenter d’accessibilité, de disponibilité et d’évocation de sa figure d’attachement.C’est l’enfant qui s’attache : il cherche la sécurité, la compréhension et le contact auprès de ses figures d’attachement. C’est la figure d’attachement qui comprend, prend soin et protège.
- Qu’est-ce qui déclenche l’attachement ?
A partir de 9 mois, toute distance supérieure à celle que l’enfant peut supporter déclenchera des comportements de recherche de proximité.Vers 9/ 12 mois, les enfants détestent être séparés de leurs figures d’attachement.
2. Qui sont les figures d’attachement ?
Les figures d’attachement sont les personnes qui élèvent l’enfant dans les 1° mois de sa vie : le plus souvent, la mère et le père, puis les substituts parentaux (comme la nounou ou les éducateurs de la crèche).La figure d’attachement principale est celle qui s’est occupée le plus souvent et le plus durablement de l’enfant pendant les 1° mois de la vie de l’enfant. Il est important de savoir que cette hiérarchisation des figures d’attachement a une nécessité vitale et instinctive. Dans la nature, l’enfant avait intérêt à ne pas réfléchir afin de choisir vers quelles figures se tourner mais plutôt intérêt à filer le plus vite possible vers une figure d’attachement préférentielle pour assurer ses chances de survie.Le fait que les bébés se tournent plus vers la mère que vers le père n’a rien à voir avec l’amour mais avec la construction du lien d’attachement.Les figures d’attachement principales de construisent dans les 9 premiers mois de la vie et chacune de ses figures est irremplaçable, spécifique et non interchangeable.
3. Quelles sont les conditions de la sécurité du bébé ?
Selon Nicole Guédeney, plusieurs conditions sont nécessaires pour que l’enfant construise des figures d’attachement en lesquelles il a confiance et avec lesquelles il se sente en sécurité :
- répétition des conditions d’attachement de la part des figures d’attachement (réponses par du contact physique et de la compréhension aux appels de l’enfant)
- la continuité des personnes dans les soins apportés à l’enfant
- la prévisibilité et la cohérence des réactions des personnes qui s’occupent de l’enfant
- des séparations limitées en fonction de l’âge de l’enfant
Recherche d’autonomie et attachement sont-ils compatibles : bien s’attacher pour mieux se détacher ?
Le bébé veut comprendre comment marche le monde : la curiosité et l’envie d’apprendre sont capitaux pour la survie de l’enfant. Mais le bébé est un explorateur prudent. Au delà d’une certaine distance, le bébé revient parce qu’il est trop loin de sa figure d’attachement.
Entre 9 et 12 mois, le bébé constitue le phénomène de base de sa sécurité avec chacune de ses figures d’attachement. Il les utilise comme base pour explorer et se tourne vers ses figures d’attachement pour du confort et du soutien. Les figures d’attachement sont comme des portes-avion pour le décollage de l’enfant.
.« L’attachement, bien loin d’interférer avec l’exploration, la stimule. » – Nicole Guédeney.
Dans la théorie de l’attachement, les figures d’attachement donnent le “caregiving”. Cela signifie qu’elles savent qu’elles doivent protéger le bébé. Les parents, principales figures d’attachement, peuvent le faire de manière prévisible et cohérente mais surtout se corriger s’ils se trompent.
Caregiving, c’est répondre aux besoins d’attachement et d’exploration par :
- le partage émotionnel
- la consolation
- le soutien
- la proposition de solutions
- l’aide apportée à l’enfant plus grand pour qu’il trouve lui même ses solution
Le caregiving est la capacité de la figure d’attachement à :
- percevoir et interpréter les signaux verbaux et non verbaux du bébé de manière adéquate et rapide
- à accepter le besoin d’attachement du bébé (c’est-à-dire le fait que le bébé pleure et soit parfois triste, sans pour autant penser que le bébé fasse du cinéma)
- être sensible à la détresse du bébé, en montrant assez d’empathie pour répondre à ses besoins
- soutenir l’exploration du bébé et favoriser la résolution de problème ensemble
- réguler les émotions du bébé
- respecter son rythme de développement
- faire sentir à l’enfant que je sens ce qu’il ressent sans être moi-même submergé par mes émotions.
La Gestalt-thérapie s‘appuie sur la théorie de l’attachement dans ses principes d’accompagnement psychologique.