Quel que soit l’ampleur du changement, celui-ci a un impact sur notre vie. Il entraîne des inconforts, des incertitudes, des adaptations, des deuils. Bref c’est une période de transitions et d’instabilité.
C’est accepter de renoncer à une situation existante, subir une phase marquée par l’inconfort, l’inconnu, le méconnu, le « je ne sais pas ». Comme être au cœur d’un rond-point et de tourner, sans savoir et prendre aucune décision « attive »/rapide. C’est supporter le « ne plus savoir » et renoncer à prendre des décisions ou plus précisément, de faire, d’agir, simplement constater le « rien », « pas de sens », « ne plus savoir ».
C’est dans ce vide, dans l’incertitude, dans le « rien » qu’émerge le créatif qui permet l’élan, le nouveau départ.
Un accompagnement thérapeutique en Gestalt, permet de traverser ces étapes de vie.
Selon William Bridges, Transitions de vie, le changement désigne une réalité concrète, objective (déménagement, séparation, promotion). Le terme « transition » désigne une réalité psychologique subjective. Il s’applique aux adaptations internes que l’évènement implique. L’auteur s’interroge entre « changement » et « transition » et l’importance de clôturer un chapitre de sa vie avant d’en ouvrir un autre. Il fait le lien avec les rituels, les rites de passage de différentes sociétés.
Les étapes de la transition
1 – prendre du temps : ralentir. Les circonstances peuvent changer à tout instant. Pour autant il faut du temps pour accomplir la réorientation psychologique et émotionnelle/ « théorie des petits pas ». Cela ne veut pas dire être passif et attentiste, c’est reconnaître chaque pas, les mesurer, les apprécier, les assimiler avant le suivant. Souvent, les éléments peuvent être flottants et comment je peux faire avec.
2 – Mettre en place des étapes, des structures temporaires : trouver des moyens de poursuivre le quotidien tout en permettant la transformation interne, l’ajusteur créateur (terme gestaltiste) de se dessiner, de s’essayer dans des espaces sécurisants. (Chaque pas compte). Prenons l’image de l’échafaudage pour les travaux, il y a de la sécurité, ça permet la circulation tout facilitant la transformation)
3 – Ralentir l’agir/limiter le sur-agir : l’inconfort subit, vécu, est tellement désagréable, que l’individu veut agir pour quitter cet espace, cette sensation. C’est une réaction compréhensible et naturellement, et en même temps, c’est en luttant contre cet agir, que l’essence de créative de l’individu se met en mouvement (comme un magma de volcan : la solution est à l’intérieure bien cachée) = pas d’initiative prématurée (système de reproduction)
4 – Ne pas rester seul-e : trouver un espace d’écoute neutre : un espace d’expression des tensions, de souffrances, des incertitudes. C’est un lieu d’écoute sans jugement qui favorise l’identification des freins comme des ressources permettant de traverser cette étape de vie. C’est aussi un lieu permettant de saisir ce qui constituent les plaisirs du quotidien.
Les transitions sont des moments de vie qui permettent de quitter le statu quo, le figement. C’est un processus engageant, difficile, qui permet de mettre en lumière les reproductions de fonctionnement, qui amène à vivre un moment d’introspection par toujours choisi, ni facile, mais qui sont très riches de créativité. C’est dans cet espace de vide, de flou, que l’émergence arrive. Et de l’émergence, le sens apparaît, se dessine.
L’intérêt d’un accompagnement en Gestalt-thérapie
Enfin, toute transition commence par une fin. Pour être autre chose, il faut d’abord cesser d’être ce que l’on croit être. Il est nécessaire de renoncer même si on ne sait pas ce qui va advenir. C’est dans cette zone de vide, de brouillard, de flou. Ce que nous nommons en Gestalt « le vide fertile ».
Même si on ne sait pas encore classer, prioriser, identifier, tous les signaux se manifestent à cet endroit. L’importance est de ralentir, pas d’action, pas de sur-action, simplement traverser la zone de turbulence. Comme c’est difficile, il est plus facile de reprendre ces fonctionnements, de les adapter pour prendre au plus vite une solution. Cependant sur le moyen et long terme, ces adaptations vont s’estomper pour revenir aux fonctionnements connus. D’où l’importance de se faire accompagner, d’apprendre à tolérer l’incertitude et à ralentir.
Le travail thérapeutique permet de mettre du sens à cette période, de mettre des mots sur les émotions, les sensations, les ressentis, de rompre l’isolement et de faire un pas vers sa rencontre, de mettre de la conscience sur le « Qui je suis » ? C’est l’incertitude qui crée l’angoisse, pas tellement le changement (évènement lui-même). Il est naturel de résister. Le processus de transition passe par le renoncement d’un passé sans savoir de quoi sera fait demain. Il est plus facile de penser en ajoutant des choses qu’en renonçant. Or pour traverser cette étape, le renoncement est primordial pour permettre d’en le temps de s’ouvrir vers le nouveau.
L’équipe de Rendezvous équilibre à Brest, m’a accordée une interview sur la thématique des Transitions de vie. Je vous laisse découvrir ces 20min d’entretien qui vous donneront un aperçu de ma façon d’accompagner ces étapes de vie.
Au plaisir de vous rencontrer et de vous accompagner.