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La Gestalt-thérapie, une thérapie psychocorporelle
1 – Comment partir du corps pour aller vers l’abstraction ?
La Gestalt-thérapie s’appuie sur la philosophie de la phénoménologie fondée par Edmund Husserl. Il s’agit de se tourner vers, de voir la personne telle qu’elle se donne à voir. L’important est de porter l’attention sur, d’être présent à l’expérience perceptive, incarnée de l’individu. En fait, il s’agit de développer une attitude d’attention, de description de la manière dont on perçoit les choses, dont elles sont vécues intrinsèquement pour la personne. C’est une reconnaissance de la singularité du vécu de chaque personne même si l’environnement peut être commun.
La place du corps dans l’approche de la thérapie phénoménologique
Le corps est le premier rapport au monde. C’est le point zéro. Il nous donne à voir comment je m’engage dans le monde. En fait, le corps est une matrice d’affect. Il porte le mouvement, la sensation, l’émotion.
En référence à l’article d’Alice Miller sur son livre Le corps ne ment jamais, notre corps sait. Il nous parle à nous-même, il nous donne à voir au monde par nos attitudes et nos micromouvements. Durant l’accompagnement en Gestalt-thérapie, le travail thérapeutique permettra de mettre de la conscience sur ce corps qui nous porte chaque jour, qui nous parle et nous constitue. En effet, il est un réel constituant de nous-même.
2 – Les affects, le corps : la matrice de l’affect
Il existe trois dimensions de l’affectivité :
- Les sensations organiques
- Les sentiments
- L’ambiance
Toujours en s’appuyant sur le fait que notre corps sait et nous parle, nous pouvons constater qu’il exprime des tensions, des douleurs, des sensations qualifiées d’agréables ou encore de détente.
Quant aux sentiments, ils peuvent se définir comme la combinaison d’émotions que nous sommes en mesure de décrire, qualifier. Le sentiment implique une fonction cognitive.
Concernant la notion d’ambiance, elle comprend l’atmosphère qui entoure la personne. Il peut s’agir de choses matérielles, concrètes, comme des éléments de perception telles que les odeurs, les sons, l’espace.
Le corps est vecteur de mouvements et d’émotions.
3 – Quelle est donc l’attitude thérapeutique du Gestalt-thérapeute ?
Le Gestalt-thérapeute se met au service de la relation thérapeutique avec la personne accompagnée. Il est une caisse de résonnance en développant une attitude EPOCHE. Il s’agit de mettre en suspens nos représentations et d’adopter une curiosité de l’autre.
Le principe est de porter attention à ce qui se passe dans la relation thérapeutique, ce qui se passe entre NOUS, l’accompagné-e et le thérapeute. C’est dans cet espace que la notion de caisse de résonnance prend son sens. Elle permet de renseigner sur le vécu présent de la personne accompagnée qui comprend de manière non consciente son histoire passée. Ainsi, par cet espace d’attention au vécu, l’accompagné-e donnera du sens à son éprouvé.
L’intervention du Gestalt-thérapeute intervient dans le contact qui se commente dans l’ici et maintenant.
La Gestalt-thérapie est une thérapie de contact, de la relation. Il s’agit de remettre du mouvement dans ce qi s’est figé, d’ouvrir les possibles, de développer la compétence de choisir et de « reprendre » de la Responsabilité dans nos actes.
Pour en savoir plus, vous pouvez écouter l’émission : Une approche existentielle du soin psychique
L’estime de soi
L’enfance
Ce qui construit l’estime de soi est d’abord l’amour inconditionnel des parents.
L’enfant doit se sentir en sécurité et tenter de nouvelles expériences sans appréhender la réprimande ou la critique de ses parents. Ses réussites, il est essentiel de les valorisées. Quant à ses erreurs ou difficultés, elles sont nécessaires à l’apprentissage.
« L’erreur est une formidable opportunité d’apprentissage. » Jane Nelsen
Estime de soi haute et basse
Les personne à haute estime de soi n’ont pas peur d’agir. Elles savent que l’échec est normal. Les personnes à basse estime de soi s’identifie à l’échec. Elles pensent que si elles échouent, elles sont nulles. Leur confiance en eux se dégrade progressivement.
Nous interprétons la réalité
C’est le discours intérieur qui nous mine. Nous interprétons négativement la réalité. La dévalorisation est inutile. Cessons de regarder la vie via le prisme des médias. La TV et l’image renvoyée par celle-ci nous trompent.
L’estime de soi n’est pas du narcissisme
Nous sommes trop sévères avec nous même : soyons nos amis, soyons bienveillants et acceptons nos imperfections.
Qu’est-ce que l’estime de soi?
Selon Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, L’estime de soi est la façon dont on se voit… ». C’est une donnée fondamentale de la personnalité.
L’estime de soi comporte des aspects comportementaux et cognitifs. D’une part, elle influence nos capacités à l’action et se nourrit en retour de nos succès. D’autre part, elle dépend étroitement du regard que nous portons sur nous. Enfin, l’estime de soi reste pour une grande part une dimension affective de notre personne : elle dépend de notre humeur de base, qu’elle influence fortement en retour.
En résumé, une bonne estime de soi facilite l’engagement dans l’action. Elle est associée à une auto-évaluation plus fiable et plus précise, et permet une stabilité émotionnelle plus grande.
L’estime de soi est en lien avec la théorie de l’attachement. Plus l’attachement de l’enfant est sécure, plus il développe une estime de soi de qualité.
La Gestalt-thérapie ou l’art de la relation
La Gestalt-thérapie est une méthode de psychothérapie qui développe l’Être dans la conscience de la relation.
Comment je peux être présent à moi-même tout en étant en relation avec l’autre ? Comment permettre la co-création du lien relationnel ?
Gestalt est un mot allemand qui vient du verbe « gestalten » qui signifie « mettre en forme, donner une structure ».
Il s’agit donc, au cours du travail thérapeutique, de mettre en lumière comment nous sommes en contact avec nous-même et avec les autres.
1. D’où vient la Gestalt-thérapie?
Gestalt est un mot d’origine allemande qui vient du verbe « gestalten » qui signifie « mettre en forme, donner une structure ».
Il s’agit donc, au cours du travail thérapeutique, de mettre en lumière comment nous sommes en contact avec nous-même, avec les autres et avec notre environnement.
La Gestalt-thérapie a été élaborée par Fritz Perls, psychiatre et psychanalyste, et Laura Perls, docteure en psychologie. Elle s’inspire de différents courant tels que la phénoménologie, l’existentialisme et la psychanalyse.
Cette méthode de psychothérapie appartient au courant de la psychologie humaniste.
2. Les principes de la Gestalt-thérapie.
Dans cette démarche thérapeutique, l’importance est davantage donné au « savoir comment », qui est mobilisateur de changement, qu’au « pourquoi » de l’explication de l’origine des difficultés.
La gestalt thérapie est un art de vivre le présent. Elle met l’accent sur la conscience de ce qui se passe dans l’instant présent aux niveaux sensoriel, affectif, intellectuel, social et spirituel.
L’instant présent est une expérience de contact avec autrui. Cette expérience contient aussi le souvenir, les expériences antérieures, les fantasmes, les situations inachevées, les anticipations et les projets.
Par ailleurs, chacun de nous est un sujet complexe qui évolue au sein d’un environnement. Et c’est cette interaction qui nous met en contact avec le monde.
3. L’accompagnement thérapeutique en Gestalt-thérapie
Souvent, nous répétons des comportements passés qui n’ont plus de sens aujourd’hui. C’est dans l’ici et maintenant de la relation thérapeutique que nous allons les « décortiquer » pour expérimenter de la nouveauté.
Au cours de la séance, je suis également attentive à l’expérience du vécu corporel comme forme d’expression de soi. Ces prises de conscience vont vous permettre de remettre de la fluidité, du mouvement, là, où quelque chose s’est figé et entrave votre relation avec les autres.
La relation thérapeutique favorise, par le dialogue que l’on crée entre nous, l’accès à l’autonomie, à la responsabilité de soi et à la créativité dans sa propre vie. Elle vise à vous redonner confiance en vous et à vous permettre de faire des choix adéquats pour diriger votre vie.
« Certaines approches thérapeutiques se définissent elles-mêmes, (…), comme des thérapies de l’émotionnel, du corporel, ou du non-verbal. Mais ce qui mobilise le Gestalt-thérapeute c’est la manière d’être au monde de la personne qui vient le consulter, (…).
Et si ce patient, ou cette patiente, est la plupart du temps débordé(e) par « ses» émotions, il ne sera question ni de soutenir cette émotion ni de l’en débarrasser. Il s’agira seulement de l’aider à percevoir, à se souvenir, ou à raisonner. C’est-à-dire l’aider à être au monde avec une gamme de possibles bien plus riche que le seul être-ému-au-monde.
À l’opposé, si la personne ne dispose que d’un être au monde rationalisant, la thérapie passera sans doute par la « re »-conquête, (…), du pouvoir être ému, du pouvoir être imaginant, ou du pouvoir être se souvenant.
Jacques Blaize (Le contacter, l’expérience, le temps )
La théorie de l’attachement
Qu’est-ce que l’attachement ?
La théorie de l’attachement est un champ de la psychologie qui s’intéresse aux interactions entre l’enfant et son environnement (les parents). Ces interactions ont un impact sur la confiance en soi, l’estime de soi et sur la régulation du stress.
L’impact d’un attachement sécure agit sur l’ensemble de la vie d’une personne.
Nicole Guédeney est pédopsychiatre, spécialiste de la théorie de l’attachement. Dans une conférence donnée à la Cité des Sciences, elle a présenté les grandes lignes de la théorie de l’attachement.
La théorie de l’attachement est une théorie des besoins émotionnels des bébés. Quand la figure d’attachement répond aux besoins émotionnels de l’enfant, ce dernier se sent mieux et peut se calmer. Dans la théorie de l’attachement, les caprices et le “cinéma” n’existent pas.Dès le début de sa vie et au long de celle-ci, toutes les situations de détresse dans le monde intérieur ou extérieur de l’enfant déclencheront des comportements d’attachement. Les situations de détresse dépendent de l’environnement ou des sensations de l’enfant (par exemple, une dent qui perce).La théorie de l’attachement est d’abord une théorie spatiale et physique. Au fur et à mesure du développement de l’enfant, il pourra se contenter d’accessibilité, de disponibilité et d’évocation de sa figure d’attachement.C’est l’enfant qui s’attache : il cherche la sécurité, la compréhension et le contact auprès de ses figures d’attachement. C’est la figure d’attachement qui comprend, prend soin et protège.
- Qu’est-ce qui déclenche l’attachement ?
A partir de 9 mois, toute distance supérieure à celle que l’enfant peut supporter déclenchera des comportements de recherche de proximité.Vers 9/ 12 mois, les enfants détestent être séparés de leurs figures d’attachement.
2. Qui sont les figures d’attachement ?
Les figures d’attachement sont les personnes qui élèvent l’enfant dans les 1° mois de sa vie : le plus souvent, la mère et le père, puis les substituts parentaux (comme la nounou ou les éducateurs de la crèche).La figure d’attachement principale est celle qui s’est occupée le plus souvent et le plus durablement de l’enfant pendant les 1° mois de la vie de l’enfant. Il est important de savoir que cette hiérarchisation des figures d’attachement a une nécessité vitale et instinctive. Dans la nature, l’enfant avait intérêt à ne pas réfléchir afin de choisir vers quelles figures se tourner mais plutôt intérêt à filer le plus vite possible vers une figure d’attachement préférentielle pour assurer ses chances de survie.Le fait que les bébés se tournent plus vers la mère que vers le père n’a rien à voir avec l’amour mais avec la construction du lien d’attachement.Les figures d’attachement principales de construisent dans les 9 premiers mois de la vie et chacune de ses figures est irremplaçable, spécifique et non interchangeable.
3. Quelles sont les conditions de la sécurité du bébé ?
Selon Nicole Guédeney, plusieurs conditions sont nécessaires pour que l’enfant construise des figures d’attachement en lesquelles il a confiance et avec lesquelles il se sente en sécurité :
- répétition des conditions d’attachement de la part des figures d’attachement (réponses par du contact physique et de la compréhension aux appels de l’enfant)
- la continuité des personnes dans les soins apportés à l’enfant
- la prévisibilité et la cohérence des réactions des personnes qui s’occupent de l’enfant
- des séparations limitées en fonction de l’âge de l’enfant
Recherche d’autonomie et attachement sont-ils compatibles : bien s’attacher pour mieux se détacher ?
Le bébé veut comprendre comment marche le monde : la curiosité et l’envie d’apprendre sont capitaux pour la survie de l’enfant. Mais le bébé est un explorateur prudent. Au delà d’une certaine distance, le bébé revient parce qu’il est trop loin de sa figure d’attachement.
Entre 9 et 12 mois, le bébé constitue le phénomène de base de sa sécurité avec chacune de ses figures d’attachement. Il les utilise comme base pour explorer et se tourne vers ses figures d’attachement pour du confort et du soutien. Les figures d’attachement sont comme des portes-avion pour le décollage de l’enfant.
.« L’attachement, bien loin d’interférer avec l’exploration, la stimule. » – Nicole Guédeney.
Dans la théorie de l’attachement, les figures d’attachement donnent le “caregiving”. Cela signifie qu’elles savent qu’elles doivent protéger le bébé. Les parents, principales figures d’attachement, peuvent le faire de manière prévisible et cohérente mais surtout se corriger s’ils se trompent.
Caregiving, c’est répondre aux besoins d’attachement et d’exploration par :
- le partage émotionnel
- la consolation
- le soutien
- la proposition de solutions
- l’aide apportée à l’enfant plus grand pour qu’il trouve lui même ses solution
Le caregiving est la capacité de la figure d’attachement à :
- percevoir et interpréter les signaux verbaux et non verbaux du bébé de manière adéquate et rapide
- à accepter le besoin d’attachement du bébé (c’est-à-dire le fait que le bébé pleure et soit parfois triste, sans pour autant penser que le bébé fasse du cinéma)
- être sensible à la détresse du bébé, en montrant assez d’empathie pour répondre à ses besoins
- soutenir l’exploration du bébé et favoriser la résolution de problème ensemble
- réguler les émotions du bébé
- respecter son rythme de développement
- faire sentir à l’enfant que je sens ce qu’il ressent sans être moi-même submergé par mes émotions.
La Gestalt-thérapie s‘appuie sur la théorie de l’attachement dans ses principes d’accompagnement psychologique.
Les addictions, ne restez pas seul-e!
Les addictions, la drogue et les conduites addictives
L’inceste, une réalité! Parlons-en!
« L’inceste serait un « tabou », un acte interdit qui toucherait au sacré ou à l’impur et dont la transgression, rare, serait tenue secrète, au risque de polluer la société. »
L’inceste, au fil des siècles
La perception sociale et culturelle de l’inceste a évolué au fil des siècles. “ Au Moyen Âge, l’inceste était considéré comme un acte consenti et non comme une violence sexuelle imposée à l’enfant “. “ Dans la société patriarcale du XIXe siècle, on faisait peu de cas des atteintes à l’intégrité morale des enfants violentés. Le déni et la loi du silence dominaient “.
Mais comment la société n’a-t-elle pas saisi plus tôt l’impact de cette monstruosité ? Comment a-t-elle laissé faire ?
Le philosophe Marc Crépon, explique que “notre imaginaire collectif, toutes nos institutions et depuis très, très longtemps reposent sur la croyance que la famille est un espace de protection“ et poursuit-il “c’est pour ça, que dans le cas de l’inceste, le poids du silence est plus terrible que nulle part ailleurs. Il y a un redoublement du silence parce que le piège est le suivant : non seulement la famille, cet espace-là, nous détruit, mais on se sent pris en otage de cette destruction elle-même en ne voulant pas du même coup détruire la famille“.
L’inceste, dans ce monde contemporain
Aujourd’hui la reconnaissance de cette violence incestueuse et l’affirmation de l’enfant comme sujet de droits nous feraient-elles espérer la fin de la domination et de la toute-puissance ?
Une toute-puissance dont témoignent les victimes : “ ce qui m’écrabouillait, c’était son pouvoir et son abus de pouvoir sur nous. Ça veut dire que lorsqu’il dépassait les bornes sexuellement, c’était de la même manière qu’il dépassait les bornes dans toutes les situations de la vie, “ et qu’analyse l’anthropologue Dorothée Dussy, “ l’inceste sert à inculquer de façon violente, mais massive et radicale les rapports de domination. “
Une émission à écouter, à partager car il n’y a pas de pudeur à avoir avec l’inceste.
Parce que le silence tue.
Parce qu’il est temps de tuer le silence.
Parce que le silence a assez duré.
Parce qu’un enfant n’est jamais consentant.